Méditation du dimanche 28 juin 2020

Frères et sœurs,
Nous voilà bien à un tournant dans l’évangile de Mathieu. Jésus vient de prendre une décision radicale : il lui faut aller à Jérusalem. Il sait que cette route le mène à la mort. Il veut aller jusqu’au bout de son chemin d’amour non violent, le seul chemin qui fait passer de la mort à la vie. Et, prenant cette orientation courageuse, il invite à le suivre partout où il ira. Jésus sait
aussi que répondre à son invitation, c’est adopter sa manière de vivre.

L’Évangile que nous lisons en ce dimanche 13 eme du temps de l’Eglise a donc quelque chose de déroutant. Nous sommes loin des paraboles auxquelles Jésus nous avait habitué, loin aussi des belles scènes de la vie de Jésus lorsqu’il guérit les malades, nourrit les foules, s’occupe des pauvres, des petits, des enfants. Cette fois ci il est question de choix. Jésus
demande à ses disciples d’hier et d’aujourd’hui de choisir entre Lui et ce qu’ils ont de plus cher.

Lorsque nous nous en tenons aux simples mots, nous ne pouvons vraiment pas comprendre ce que ces recommandations contiennent comme message. Jésus ne nous dit pas qu’il ne faut pas aimer père, mère, enfants, et même notre propre vie. Il nous invite de manière radicale à poser les choix fondateurs qui donneront à notre vie une réelle capacité à aimer comme lui-même nous a aimés.

Hier, comme aujourd’hui, la teneur de la parole de Jésus oblige celles et ceux qui veulent le suivre à prendre conscience de l’importance des ruptures et des choix à poser pour être ouvrier du Royaume. Renoncer à soi-même ce n’est pas s’oublier, mais c’est mettre le projet de Dieu en premier dans ma vie.

Suivre le Christ, choisir le Christ pour maître et pour ami, ne pourra se faire qu’au prix d’un renoncement radical et sans appel à ce qui n’a rien à voir avec l’Évangile et la Bonne Nouvelle. C’est à cela que le Christ appelle, de manière exigeante, ses disciples. C’est aussi à cela que chacun de nous est appelé.

Choisir le christ jusqu’à porter sa croix peut être difficile à vivre ou à assumer surtout lorsque cela est vécu comme une performance à atteindre. Or vivre l’Évangile n’a rien d’une course d’obstacles ! Vivre l’Évangile n’a rien d’un marathon ! Vivre l’Évangile n’est pas diplômant
Mais, vivre l’Évangile change tout dans la vie de celui qui choisit le Christ pour maître et pour ami. Vivre l’Évangile, c’est donner à notre vie la source où puiser ce dont nous avons besoin pour être Visage du Christ pour nos frères. Vivre l’Évangile, c’est donner à notre vie d’être le lieu même de l’incarnation de Dieu au cœur de ce monde.

Voila ce qui nous attend en ce temps de l’après confinement et de début d’été !

Zacharie Coly