Méditation du dimanche 21 juin

«  NE CRAIGNEZ PAS »

Le chapitre 10 de l’évangile de Matthieu que nous lisons en dimanche 12eme du temps de l’Eglise rapporte le 2ème grand discours de Jésus : ses instructions de mission aux douze apôtres. Dimanche passé, nous avons entendu les 8 premiers versets : aujourd’hui nous sautons au verset 26. Or dans cet intervalle, Jésus a dit quelque chose de capital en prévenant ses disciples du sort dangereux qui les attend : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups…Les hommes vous livreront aux tribunaux…Le frère livrera son frère à la mort…Vous serez haïs de tous à cause de mon Nom… ». Et ce grave avertissement a été expliqué par cette déclaration au cœur du chapitre : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître ni le serviteur au-dessus de son seigneur… »

Lorsque Matthieu rédige son évangile, l’Eglise a expérimenté la réalité de ces annonces. Partout elle est mal jugée, espionnée, critiquée, dénoncée ; Etienne a été lynché ; Jacques décapité ; Pierre et Paul mis à mort ; beaucoup d’autres sans doute ont subi des coups, ont comparu devant les tribunaux, ont connu la torture, les supplices, la mort. Les disciples s’interrogent : pourquoi donc cet acharnement du monde contre nous ? Ils relisent l’Evangile et reprennent courage.

Mais devant la pression des menaces, l’éventualité des souffrances, comment ne pas trembler ? Il est probable que certains disciples, épouvantés, ont reculé devant la perspective du martyre. Il faut d’autres encouragements. Aussi le texte poursuit : c’est l’évangile de ce dimanche.

Oui, nous sommes encore une fois appelés à devenir contagieux de Dieu par la manière dont nous vivons nos existences. Cette contagion se vit de diverses manières : debout et en bonne santé, couché et atteint par la maladie, assis avec nos interrogations. Il n’y a pas d’état idéal si ce n’est celui dans lequel nous nous trouvons ici et maintenant. Oui, nous dit le Christ, nous sommes appelés à témoigner de sa présence, à proclamer au grand jour ce que nous avons perçu dans la douceur de l’intimité divine, surtout pendant ce temps de confinement où nous avons fréquenté autrement notre Seigneur. Nous sommes aujourd’hui encore et toujours les témoins vivants de Dieu et ce, que nous soyons couchés, assis ou debout. Notre corps dira vraisemblablement peu car c’est par notre cœur que nous parlons. Notre heure est venue !

N’ayons pas peur d’être ridicules aux yeux de certains parce que nous croyons. La foi permet de déplacer des montagnes, de dépasser nos peurs. Cette foi donne du goût à notre vie. Le ridicule ne tue jamais le témoin lorsqu’il témoigne, le ridicule tue simplement le muet parce qu’à force de ne plus parler, il n’existe plus. Osons partager notre foi à celles et ceux que nous croisons. Nous valons bien plus que tous les moineaux du monde. N’ayons plus peur. Dieu a besoin de nous.

Père Zacharie