Méditation 5ième dimanche carême

« Moi je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra » (Jn. 11,25)

Chers frères et sœurs depuis déjà quelques semaines nous sommes entrés dans l’épreuve redoutable du carême. Et tous les dimanches qui ont jalonné ce temps, nous préparent au grand évènement de Pâques. Dimanche dernier, nous avions lu la guérison de l’aveugle né symbole de nos enfermements et de nos précarités. Aujourd’hui nous avons la résurrection de Lazare. Un texte beau, exaltant et révélateur de la puissance sans limite du Christ. Nous sommes peut être un peu trop habitués à entendre cet évangile. Nous l’avons écouté plusieurs fois surtout pendant les célébrations d’obsèques. Mais si la liturgie nous le propose encore en ce dimanche, c’est parce qu’il est l’introduction immédiate à la passion, à la mort et à la résurrection de notre Seigneur. Car par sa mort, Lazare annonçait la mort de Jésus et dans son retour à la vie, il témoigne de la résurrection du Christ.

« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort »

Voila le cri de détresse qui traverse notre conscience toutes les fois ou nous entendons ce texte. Nous avons l’impression, à entendre Marthe, qu’il s’agit d’un reproche à l’endroit de Jésus qui, quoique averti de la maladie et de la mort de son ami n’a pas bougé et pourtant Béthanie est dans la banlieue de Jérusalem.  Il fallait, en fait, que l’action de Dieu se manifeste en ce jour car  « cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu. » dit notre Seigneur.

Ce cri de Marthe est aujourd’hui le nôtre dans ce monde qui souffre de toutes sortes de bouleversements, de catastrophes et maintenant de cette pandémie du coronavirus qui fait tant de ravages. N’hésitons donc pas à notre tour et à la suite de Marthe à crier vers notre Dieu, il n’est pas lointain ni absent, il a simplement son heure. Nous pouvons toujours lui parler, même par des cris. Le psalmiste nous en donne le ton quand il déclame ces paroles  « Des profondeurs je crie vers toi Seigneur, écoute mon appel, que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière. »  Un cri de confiance qui permet à la vie de triompher. Confiance de Marthe et de l’humanité qui se tournent vers le Christ, confiance du christ qui se tourne vers l’humain ! Daigne le Seigneur qui est notre résurrection et notre délivrance augmenter notre foi, dans ce monde ou la mort semble victorieuse, pour qu’à chaque instant nous puissions crier notre confiance en Lui.

Père Léonce