Méditation de l’ascension

« Le Seigneur est monté dans les cieux, jouez pour lui tambourin, battez des mains »

Chers paroissiens,

C’est par ses mots pleins de sens que nous avons ouvert la grande solennité de l’Ascension.

En effet, coincée entre Pâques et Pentecôte, célébrée en semaine, l’Ascension est la fête qui marque l’achèvement de l’incarnation de notre Seigneur et son retour vers la Père.

Célébrer l’Ascension, c’est dire donc avec conviction que Jésus s’est assis à la droite du Père, c’est affirmer qu’il est toujours vivant et qu’il participe à la vie même de Dieu.

Alors, plus qu’un événement, cette fête de l’Ascension nous donne de contempler un mystère : le mystère de l’accomplissement de la Pâques du Seigneur par son exaltation à la droite de Dieu ; mystère du verbe chair qui demeure au cœur de la Trinité sans pour autant s’évader de la condition humaine ; mystère qui annonce et anticipe la glorification de l’humanité tout entière dans le corps glorieux du Christ.

Nous comprenons tous, que la Bonne Nouvelle de l’Ascension, c’est donc que nous sommes tous appelés à partager cette intimité divine. C’est peut être la raison pour laquelle St Luc ne présente pas les apôtres abattus après le départ d’un être cher mais au contraire tout remplis de joie disent les Ecritures, ils bénissaient sans cesse le Seigneur dans le Temple et s’en allaient proclamer l’Evangile.

Jésus disparaît physiquement d’un endroit bien limité et bien déterminé pour que nous puissions retrouver partout sa présence spirituelle. C’est pourquoi quand on parle de « la haut », de la « montée », il ne faut pas s’imaginer que Jésus s’est envolé vers le Ciel. Le christ échappe aux disciples et i s’il s’esquive c’est pour nous obliger à croire à sa nouvelle manière d’être présent. Jésus n’a plus à être notre compagnon de route puisqu’il est notre force pour marcher. Il n’a plus à être proche au point qu’on peut le toucher puisqu’il est notre vie. Il n’a plus à être vu puisqu’il est notre regard. Il n’a plus à être notre interlocuteur puisqu’il est devenu notre parole. Bref, il n’a plus à être à nos côtés puisqu’il est en nous. C’est tout le sens de l’Ascension que nous vivons aujourd’hui. C’est aussi tout le sens de la valeur de la communion spirituelle que nous vivons en ces moments ou nous n’avons pas droit aux célébrations eucharistiques. Le Christ se donne et se reçoit de plusieurs manières !

Par son Ascension, le Christ s’en est allé et pourtant, c’est ainsi qu’il nous est le plus profondément présent. Comme le dit si bien Claudel, « il faut que je vous soustraie mon visage, pour que vous ayez mon âme ». Dorénavant nous vivons dans cette intimité divine, réconforté par la présence de l’Homme-Dieu. Que cet acte de foi, nous permette de vivre et d’agir en conséquence pour que la terre que nous laisserons aux générations futures soit plus humaine.

Père Zacharie