Médiation de Pâques

Frères et sœurs, fidèles paroissiens bonjour !

C’est Pâques ! Nous y sommes ! Le Seigneur est ressuscité ALLELUIA !  On se demandait tous comment elle serait, comment on la vivrait. La voilà, la Pâques du Christ, arrivée avec sa nouvelle formule : celle du confinement. L’humanité se souviendra certainement de 2020 comme d’une année où le cours du temps semble subitement s’arrêter. Nous vivons une autre Pâques, pas moins valable, celle de l’intérieur car il y a, à mon avis, des éléments de notre vie de famille, de couple ou professionnelle qui ont besoin d’être ressuscités. Nous ne devons pas, cette année, nous contenter simplement de l’annonce faite par les femmes revenues du tombeau mais comme Pierre et Jean nous devons faire l’expérience de la résurrection en entrant nous-mêmes dans le tombeau. Le nouveau tombeau du Christ étant notre société et notre cœur dans sa capacité à faire le mal.

Vendredi nous pleurions un homme injustement crucifié et lâchement abandonné de tous, même de ses disciples. Mais ce matin, nous acclamons LE VIVANT élevé à la dignité de Dieu, et solidaire de tous, même de ceux qui l’avaient trahi ou renié. Ce renversement de perspective qu’apporte la résurrection vient à point nommé, en cette période qui ressemble à une NUIT sans fin. En effet, bien que  confinés dans nos maisons le COVID-19 poursuit sa besogne macabre qui se solde journellement à l’échelle du monde en des morts par milliers, mais gardons espoir.

La fête de Pâques annonce LA VIE.  La vie qui renaitra de nos hôpitaux de nos EHPAD et de nos tombeaux, la vie qui refleurira dans nos rues et avenues.

C’est pourquoi, et tenons le pour dit, ni le couvre-feu, ni le confinement général ou partiel ne sauraient dissuader les chrétiens de célébrer Pâques, et nous y sommes. La joie des chrétiens confinés n’est pas confinable. Les saintes femmes, les onze apôtres réunis à Jérusalem, les disciples d’Emmaüs invitent nos cœurs à chanter la gloire du Christ ressuscité et à comprendre que c’est de lui que nous viendra le secours. Il s’agit de voir alors à la lumière de l’événement pascal, comment trouver du sens dans ce contexte inédit où le coronavirus prend toute l’humanité en otage et fait de nous comme des exilés dans notre propre Patrie. Le carême, temps du désert est fini mais nous tardons à trouver l’oasis providentiel car l’horizon est bouché par cette lugubre pandémie susceptible de brouiller les repères de nos existences. L’heure est-il alors enfin venue de nous tourner vers Dieu ? Mais un tel choix ne serait-il pas perçu comme une fuite en avant propre à un âge révolu ? Nos prières servent-elles à grand-chose? Pourquoi le silence de Dieu ? Faut-il laisser pour autant les scientifiques se dépatouiller tout-seuls en quête d’un antidote qu’ils tardent à mettre au point ? Que tirer comme leçon de cette situation désastreuse?

Pour ma part, cette épidémie n’est nullement, comme certains le pensent, le début de la fin du monde mais plutôt un signal fort de l’envie du début d’un autre : plus raisonnable et plus fraternel !

BELLE ET JOYEUSE PÂQUES A VOUS !!!!

Père Zacharie